Hommage à Christian Grellet

Président de l’association pour la Mémoire et le Patrimoine en Ligueillois, Christian Grellet est décédé début octobre laissant notre association désemparée.

Nous souhaitons lui rendre hommage et redire toute la sympathie qu’il inspirait à toutes et à tous; le remercier aussi pour son action.

Nous reproduisons ci dessous trois textes qui rappellent à quel point Christian Grellet était unanimement apprécié, et quelques images de notre Président à l’oeuvre.

Ci dessous un texte de Frantz Schoenstein, qui fut le premier Président de l’association Mémoire et Patrimoine en Ligueillois.

Que nous as-tu fait, Christian ?

Il y a un mois encore, nous échangions tous les deux pour la préparation des Journées du patrimoine. C’est le matin même que je t’ai appelé, étonné que, toi qui ne manquais jamais à tes obligations, tu n’aies pas apporté le matériel prévu, et que Jacqueline m’a appris ton hospitalisation. J’étais loin d’imaginer que les choses prendraient un tour si rapide et brutal.

Tu as été l’un des premiers élèves de ma mère. De toi, elle garde le souvenir d’un bon élève, et de ta gentillesse.

Avec notre chère Danielle, elle aussi victime du cancer, nous avons refondé ensemble l’association pour la sauvegarde du cadre ligolien, devenue depuis Mémoire et patrimoine en Ligueillois. Tu en as été le vice-président pendant 14 ans, puis, lorsque mes obligations familiales m’ont obligé à m’éloigner, tu en a repris la présidence, toi qui avait déjà tant à faire.

Je garderai ton image, lorsque nous repeignions le lavoir de la place Veneau à Ligueil, ou lorsque nous défrichions les abords de l’ancienne église de Saint-Senoch. Tous les membres de l’association sont tristes aujourd’hui.

Mais tu avais de nombreux visages : pour ta famille, bien sûr, dont nous partageons, comme nous le pouvons, la peine et la douleur. Pour tes amis, nombreux et fidèles, à Ligueil et ailleurs, tant tu étais ouvert et chaleureux. Pour toutes les structures et associations auxquelles tu as apporté ta bonne humeur, ta générosité, tes compétences et ton dévouement.

Tu as aussi exercé des responsabilités publiques, jusqu’au mandat de maire de Ligueil. Là encore, tu as trouvé tes amis autour de toi, pour former une équipe soudée, et mettre en œuvre, avec rigueur et enthousiasme, ce que tu pensais être le bien public.

Tu n’as jamais ménagé tes efforts, Christian, au service des causes auxquelles tu croyais. La brutalité de ton départ nous laisse désemparés. Nous ne réalisons pas encore combien il sera difficile de ne plus pouvoir s’appuyer sur toi. Il le faudra pourtant. L’affection que nous avons pour toi nous y aidera, j’espère.

Christian, Brassens dit « Il est toujours joli, le temps passé, une fois qu’ils ont cassé leur pipe, on pardonne à tous ceux qui nous ont offensé, les morts sont tous des braves types ». Tu n’as offensé personne, tu as, c’est sûr, été un brave type, dans le bon sens du terme, et le temps du pays de Ligueil a été, par ton passage, assurément plus joli.

Bon voyage.

Frantz Schoenstein

 

Ci dessous un autre texte, d’Yves Pailler,  évoquant Christian et son activité en faveur de Nature et Fruits l’Association dont il assurait aussi la Présidence.

Christian, entre 2008 et 2014 époque où tu présidais aux destinées de Ligueil, tu fus saisi par Mme Harpignies d’une demande de création, sur un terrain communal, d’un verger conservatoire de pruniers. Ton côté terrien assumé, ta passion des arbres fruitiers, ton souci de la préservation de la biodiversité ne mirent pas longtemps à te convaincre d’accepter. C’est tout naturellement que quelques années plus tard tu devins membre de Nature et Fruits et y pris une place prépondérante grâce à ta compétence, ton charisme, ta gentillesse et ton écoute. Tu nous rassurais, ta fidélité était sans faille et, chose importante à mes yeux, tes suggestions étaient toujours empruntes de pragmatisme.

Tu adhérais sans retenue à nos souhaits de vulgariser le fruitier (plutôt le prunier) aussi bien dans les communes que chez les particuliers. Ta complicité avec Didier (Didier Jubert) dans l’acquisition pas si simple des nombreuses techniques de greffes était le gage que l’objectif que nous poursuivions était sur la bonne voie.

A chaque fois qu’on le pouvait, les réunions de verger se terminaient au Tivoli où au tour d’un Blanc de Loire, ta casquette de marin posée sur la table nous échangions librement sur des sujets aussi divers que les variétés de pruniers, sur les avantages des diverses méthodes de greffage, les avantages oubliés des arbres tétards et des haies plessées A propos de haie, l’initiative de planter au verger sous la responsabilité des Chasseurs d’Indre et Loire avec l’aide de la commune correspondait pleinement à ton idéal.

Je te revois par un matin froid de novembre dernier, avec Martine, trainer le gabarit qui donnait l’endroit où placer les plants.

Le constat désolant d’être obligé de planter des haies après les avoir arrachées il y a 40 ans alimentait largement nos discussions.

Cher Christian nous ne pouvons te quitter sans te dire le plaisir que nous avions les uns les autres de te rendre visite au Bois Godeau, ce havre de paix, cette arche de Noé un vrai bonheur, tu nous montrais tes figuiers, tes réussites de greffes, tes plants improbables sous serre ramenés de tes lointains voyages avec Jacqueline façon globe trotter, tu nous montrais tes canards, tes superbes oies  blanches récupérées du côté des Coteaux de Draché et puis il y avait cet accueil si chaleureux.

Ainsi va la vie 

Les loges de vigne, cabanes, maisonnettes (2): les restaurer.

Les restaurations ou simples mises hors d’eau et hors d’air des loges de vignes, restent rares, à cela plusieurs raisons :

Ces maisonnettes appartiennent à des propriétaires fonciers privés qui n’envisagent pas de travaux ou d’entretien au regard du coût de la restauration et la complexité des demandes d’aides financières pour la sauvegarde du patrimoine rural.

Beaucoup de constructions sont condamnées du fait de leur situation dans un parcellaire voué aux grandes cultures et sont devenues encombrantes.

Le tourisme rural est un atout majeur pour sauvegarder notre patrimoine rural, les gîtes ruraux ont sauvé beaucoup de bâtiments de ferme, la manne financière générée par des touristes avides d’authenticité a permis de conserver des bâtiments à usage agricole.

Le phénomène des résidences secondaires a amplifié le mouvement.

Le besoin de campagne est bien là mais l’activité du tourisme ne supporterait pas de voir gâcher nos paysages et la tranquillité par des aérogénérateurs industriels que sont les éoliennes.

Des loges de vigne sont devenues des maisons d’habitation ou des gîtes ruraux après d’importantes transformations

Gîte de Mâchefer restauré par Monsieur Robert Arnault proche de la loge de Mâchefer témoigne de l’importance du vignoble sur ce secteur, il existe d’ailleurs une autre maisonnette à usage d’habitation et les vestiges du clos.

Fig 3 Loge de Machefer

 

La loge de vigne de Mâchefer a gardé toute son authenticité. Elle a pu être préservée par la restauration de la toiture en ardoises de Trélazé, des corniches, la souche de la cheminée en pierre de taille. La loge est close par des fenêtres , porte et œil de bœuf ovale neufs

Les propriétaires ont demandé des devis à deux entreprises locales en 2004 et 2005. Le devis de toiture s’élevait à 6362 euros et la menuiserie à 2559 euros.

Frantz Schoenstein s’est chargé de monter le projet en accompagnant les propriétaires Monsieur et Madame De Diesbach dans leurs démarches.

Le Conseil Général d’Indre et Loire, lors de la réunion de la Commission Permanente du 27 mai 2005 a alloué une subvention d’un montant de 2500 € pour la restauration de la loge.

La restauration de ce type de construction ne peut se faire qu’en respectant un cahier des charges très précis du type « Fondation Patrimoine » pour obtenir le label et bénéficier d’aides financières.

Le reste à charge revient au propriétaire.

Fig 4: Equipe de bénévoles au travail

Les bénévoles de Mémoire et Patrimoine sont appelés à prendre les outils pour des travaux d’urgence de sauvegarde mais la bonne volonté n’y suffira pas vu l’ampleur de la tâche.

Les loges de vigne, cabanes, maisonnettes

Les loges de vigne représentent l’exemple même du petit patrimoine rural que notre association souhaite sauvegarder, elles sont encore présentes témoignant de la présence du vignoble sur des coteaux bien ensoleillés. On y produisait ce petit vin de soif pour le nombreux personnel qui travaillait dans les fermes. L’exode rural a vidé nos campagnes et seul subsistent quelques lambeaux de vignes, les loges de vignes que l’on appelle dans le Ligueillois cabanes, maisonnettes se sont retrouvées parfois au milieu d’une parcelle de céréales . La mécanisation de l’agriculture et un remembrement ont eu trop souvent raison des constructions.

Pourtant, certaines ont survécu, mais pour combien de temps, les toitures ne sont plus entretenues, les murs s’écroulent rongés par le lierre.

Ce n’est que par la volonté de quelques passionnés regroupés en association que les maisonnettes de vignes embelliront encore nos paysages de Touraine.

Dans un de ses ouvrages Bernard Briais évoque les loges de vigne

Beaucoup sont encore là, tapies au milieu des champs, des demeures pour nains ou pour enfants. Souvent, hélas, elles s’écroulent, ces loges, aussi appelées loubites dans la vallée du Cher- témoins d’une époque où la pièce de vigne avait sa place dans une polyculture en grande partie vivrière. Faire son vin, c’était d’abord avoir la certitude de savoir ce qu’on buvait !

Construite avec soin, en moellons ou même pierres de taille, la loge se composait en général d’une seule pièce, mais certaines, plus grandes, en comptaient une seconde pour abriter le cheval. A l’intérieur, une cheminée dans laquelle on chauffait le repas de midi en brûlant de vieux ceps ou des sarments bien secs. Parfois, un grenier était aménagé sous le toit de tuiles ou d’ardoises. Dans le sol, un simple trou fermé d’une trappe permettait de garder les bouteilles au frais pendant l’été. Ajoutez à cela un brin de coquetterie : un rosier contre la façade, un pied de lilas ou encore une treille accrochée au mûr…

Là, le vigneron pouvait se reposer, casser la croûte, faire la sieste, ranger ses outils, recevoir des amis ou, en toute discrétion, quelque…bonne amie !

Pendant la dernière guerre, certaines de ces petites constructions servirent de lieu de rencontre aux Résistants…

Si toutes ces loges pouvaient parler ! Elles pourraient sûrement nous raconter de bien curieuses histoires…des histoires de vignerons…des histoires d’hommes !

Loge de Noizay

Cette loge de vigne située sur le tracé de la ligne de démarcation qui a coupé la commune de Ligueil en deux entre 1940 et 1943 a servi de poste aux patrouilles allemandes jusqu’en mai 1941. Ensuite de poste de douane de la zone occupée. Un branchement téléphonique sur le pignon Ouest en témoigne.

Loge de Mâchefer.

Cette loge de vigne a fait l’objet d’un dossier très détaillé rédigé par Frantz Schoenstein Président de l’association pour la Sauvegarde du Cadre Ligolien en vue d’obtenir des aides financières pour sa restauration.

(extrait du dossier de présentation de la loge de Mâchefer)

« Située en limite des communes de Ciran et Ligueil, la loge de vigne de Mâchefer est l’un des exemples les plus intéressants de ces petites constructions qui parsemaient au XIX ème siècle et au début du XX ème siècle la campagne tourangelle.

Son originalité réside principalement dans sa construction très soignée, presque cossue . Située à l’orée du château des Répenellières, édifice ayant fait l’objet d’une importante reprise au XIX ème siècle (probablement par l’architecte lochois Collet), il s’agit peut être à l’origine d’une construction d’accompagnement de ce manoir. »

Cette maisonnette fut construite en petits moellons sans enduit ( mais le retrait des encadrements et chaînages laisse supposer qu’il était prévu), à l’exception de la façade sud, érigé en pierres de taille.

Une imitation de pilastre en saillie, avec chapiteau décoré, fait office de chaînage d’angle et semble soutenir avec une mince corniche une large platebande formée d’une seule assise de pierres de taille.

L’ensemble rappelle l’architecture gréco-romaine.

Une épaisse corniche à plusieurs moulures, qui couronne l’édifice, protège de la pluie les parties sous-jacentes.

Datant probablement du XIXe siècle, cette loge fait penser aux édifices de style néo-renaissance, qui furent à la mode à cette époque.

Il s’agit évidemment d’un modèle luxueux.

Le site de « Mâchefer » à la limite des communes de Ligueil et Ciran a accueilli la culture de la vigne au moins depuis le XIII e siècle.

Cette loge de vigne mérite une présentation plus détaillée, ce sera l’objet d’un autre post….vous avez peut être eu un «  coup de coeur » pour une loge de vigne qui disparaît ou qui revit, n’hésitez pas à nous en parler…

Mémoire et Patrimoine en Ligueillois: pourquoi créer un site internet  ?

Pourquoi créer un site internet  ? (un premier site a déjà existé, il s’est perdu au cours du temps)

Nous souhaitons recréer un outil de communication à moindre coût pour faire connaître notre association locale à un plus large public.Nous partageons un riche patrimoine culturel en Touraine qu’il soit connu ou oublié. Notre intérêt se porte sur tout ce que l’on appelle le petit patrimoine par opposition aux sites touristiques dont la promotion est assurée par d’autres structures publiques ou privées.

Pouvoir retrouver la trace des recherches historiques, des travaux réalisés pour les Journées du Patrimoine, les conférences et les partager avec nos lecteurs pour les enrichir, c’est cette possibilité que nous offre internet

Une association pour un projet

En 1978, une équipe de ligoliennes et ligoliens se rassemble autour du Docteur René Delaune médecin à Ligueil pour restaurer les frises en bois du lavoir municipal de la place Ludovic Veneau à l’entrée de la maison de retraite Balthazar Besnard.

L’Association pour la Sauvegarde du Cadre Ligolien est née (publication JO des 9 et 10 octobre 1978) et se dote de statuts régis par la loi de 1901.

Les éléments de décor sont constitués de planches de faible épaisseur en pin finement découpées en reproduisant le même motif, ainsi l’ensemble des pièces de charpente , les pignons sont recouvert de motifs décoratifs.Si l’ensemble de la construction qui date de 1875 sur les plans de l’architecte Veyrat sont en bon état, les intempéries ont détérioré une partie des frises.

La restauration a consisté à fabriquer et remplacer à l’identique les éléments de décor avant de mettre une lasure de protection.

L’association adopte le lavoir pour son logo en souvenir du projet fédérateur d’après un dessin de Guy Bruneau

L’objectif étant atteint, l’association se met en veille mais ne reste pas inactive, elle réalise des plantations d’arbres à l’étang des Chétauderie et au collège.

Le 6 mai 2002 à l’initiative de Danièle Alza et Christian Grellet

conseillers municipaux, André Laveau secrétaire convoque une assemblée générale qui rassemble les membres fondateurs et personnes soucieuses de la protection du patrimoine local.

L’association modifie ses statuts le 17 janvier 2003

Un nouveau bureau est constitué, Frantz Schoenstein est élu Président   alors que René Delaune est élu Président d’honneur

En 2003 les bénévoles de l’association reprennent le pinceau pour protéger les boiseries du lavoir si particulier à l’entrée de ville.

Nous reviendrons sur ce site sur les grands moments de la vie associative et les multiples interventions en faveur de notre patrimoine.

Cette période est marquée par la mise en place des communautés de communes, le Grand Ligueillois apparaît dans notre paysage ce qui influence notre action limitée à la commune de Ligueil, notre champ d’action est desormais: le Ligueillois.

Le Ligueillois comprend, au sens des présents statuts, les communes de Bossée, Bournan, La Chapelle Blanche Saint Martin, Ciran, Civray sur Esves, Cussay, Draché, Esves le Moutier, Ligueil, Louans, Le Louroux, Manthelan, Marcé sur Esves, Mouzay, Saint Senoch, Sepmes, Varennes, Vou.

Ce changement est entériné par le nouvel intitulé, l’Association Pour la Sauvegarde du Cadre Ligolien devient Mémoire et Patrimoine en Ligueillois.

L’Assemblée générale extraordinaire du 28 avril 2017 approuve les nouveaux statuts.

ARTICLE 2 :

Cette association a pour objet  :

-l’étude, la collecte, la protection, la valorisation et la sauvegarde du patrimoine culturel, matériel et immatériel du Ligueillois.

-la sensibilisation des élus, des acteurs culturels et des propriétaires à l’intérêt de ce  patrimoine.

-la restauration des édifices ou objets présentant  un intérêt patrimonial.

-l’animation culturelle liée au patrimoine historique.

Le siège social est fixé à la mairie de Ligueil